Twitter à la loupe
Gazouillis en réseau
Partager une pensée, exprimer une réaction, ou diffuser une information à ses amis ou à l’ensemble de la communauté en seulement 140 caractères, c’était l’idée de départ de Twitter (qui signifie gazouillis en anglais). Créé en 2006, ce service dérivé des blogs (sites web personnels utilisés pour la mise en ligne régulière d’articles) n’autorisant que des publications très courtes est rapidement devenu extrêmement populaire à l’échelle mondiale, au point de devenir l’outil de communication favori d’un ancien président américain.
Twitter compte à ce jour 313 millions de twittos (utilisateurs de twitter) qui chaque jour communiquent en rédigeant des tweets (publications) ne devant, à présent, pas dépasser les 280 caractères.
Ça tweete et ça retweete
Comme tout moyen de communication ce réseau social a ses codes, pour certains imaginés par les développeurs de la plateforme, pour d’autres inventés par ses utilisateurs. C’est sur ces usages et ces pratiques de Twitter que portent les travaux de recherche en info-com de Magali Bigey. Elle s’est notamment intéressée, en association avec un consortium d’autres chercheurs, aux facteurs de viralité d’un tweet d’information. C’est à dire aux éléments composant le tweet qui peuvent expliquer sa diffusion rapide et importante grâce au retweet (re-publication d’un tweet pour partager son contenu avec ses abonnés appelés followers).
Dans ce projet Magali Bigey et sa collègue Justine Simon se sont particulièrement intéressées au texte ajouté par la personne qui retweete, appelé discours d’escorte, dont elles ont étudié la construction et le contenu. Pour cela, les chercheuses ont analysé 318 retweets issus de 10 000 tweets de média français (L’équipe, France 24, Slate…) les plus retweetés sur 6 mois. À l’aide de grilles d’analyse, elles ont disséqué tous ces tweets et ont pu faire émerger des tendances de tactiques utilisées dans les discours d’escorte pour amplifier la circulation des tweets. En revanche, aucune formule miracle pour faire le buzz à coup sûr n’a pu être mise en évidence.
Le projet INFO-RSN, circulation et partage des informations sur les réseaux socionumériques et transformations du journalisme, auquel a pris part Magali Bigey, enseignante chercheuse à l’IUT d’information communication de l’UFC et rattachée au laboratoire ELLIADD (EA 4661), a été mené par un consortium regroupant plusieurs laboratoires (le CREM et LCOMS) et une PME (Semiocast).
Réseaux et Recherche en 3 questions
à Magali Bigey, chercheuse en information-communication
Il arrive quelques fois que les pratiques de la plateforme soient détournées.
Des enseignants ont par exemples utilisé les fonctionnalités offertes par twitter (classification par thématique, publications ciblées, citations…) pour développer un outil collaboratif d’apprentissage orthographique et grammatical qu’ils ont intitulé Twictée.