Nos déplacements dans la ville

Et si ? Et si ?

7h47, vous êtes arrêté au feu, boulevard de la gare, et la file de voiture qui vous précède est interminable. Vous le saviez, comme chaque jour en partant à cette heure-ci, c’était inévitable ! Vous commencez alors sérieusement à envisager de partir de chez vous une heure plus tôt ou à télétravailler un jour sur deux, voire même à prendre les transports en commun, la nouvelle ligne de tram s’arrête justement au bout de votre rue.

D’ailleurs, comment les déplacements du quotidien dans votre ville se modifieraient-ils si la plage horaire de circulation de tous ses habitants était étalée entre 6h et 11h plutôt que concentrée entre 7h et 9h ? Ou si tous ses habitants étaient en permanence en télétravail ? Ou encore, s’il y avait un réseau de tramway ou de métro en plus celui de bus ? Les conséquences de ces stratégies de mobilité serait-elles les mêmes si elles étaient appliquées à Besançon, Marseille ou Chalon-sur-Saône ?

C’est pour répondre à ce type de questions que Jean-Philippe Antoni et ses collègues du laboratoire ThéMA ont développé MobiSim. Ce logiciel sert à modéliser les déplacements des habitants d’une ville selon la façon dont elle est aménagée et organisée pour mieux comprendre les liens entre la géographie d’un territoire et les mobilités urbaines qu’elle engendre.

Du scénario au modèle

Aussi malin soit-il, pour pouvoir fonctionner le logiciel a d’abord besoin que l’utilisateur lui précise manuellement tous les paramètres de la situation et de la zone d’étude à prendre en compte, comme :  

  • L’organisation géographique de la ville avec ses différents quartiers, ses zones de travail, résidentielles ou commerciales ;
  • Les caractéristiques de ses habitants appelés « agents » ou des ménages telles que l’âge, le sexe, les revenus ou l’appétence pour les transports en commun ;
  • La composition du réseau de transport : routes, parkings, transports en commun, aménagement pour les modes de déplacement doux, prix de l’énergie…

 

À partir de données multiples, réelles ou théoriques, le logiciel est alors en mesure de simuler un aperçu des déplacements qui en résultent et potentiellement de leurs conséquences (bouchons, bruit généré, utilisation accrue de la voiture ou au contraire des mobilités douces…).

La situation démographique d’une ville n’étant pas figée, le logiciel va également la simuler et la prendre en compte à partir de la population de départ pour donner un résultat évolutif. Par exemple si un quartier est essentiellement habité par de jeunes couples au début de la simulation, le logiciel considérera qu’avec le temps il est probable que des enfants naissent et que les déplacements du foyer soient modifiés (trajet vers la crèche ou le pédiatre, nécessité de s’approvisionner plus régulièrement…).

Ce projet est porté par Jean-Philippe Antoni et ses collègues au laboratoire Théma (UMR 6049 CNRS/UBFC).
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Au-delà de l’apport pour les géographes dans leur recherche sur ce système complexe qu’est une ville, le logiciel MobiSim pourrait également être très utile dans l’élaboration de projets d’urbanismes en permettant de prédire avec précision les conséquences de certains choix d’aménagements.